Visiter Paris est toujours un vrai bonheur pour les yeux, le coeur et l'esprit....
Flâner en levant les yeux, contempler, admirer sans limite de temps et par beau temps n'est que délices et joies à chaque pas ...
Aujourd'hui, je vous propose un petite visite au coeur du 4ème arrondissement pour y déceler les symboles alchimiques et découvrir des lieux peu connus ....
Mais qu'est-ce que l'alchimie ?
L'alchimie est une discipline qui peut se définir comme « un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux ». L'un des objectifs de l'alchimie est le grand oeuvre, travaillant à la réalisation de la pierre philosophale permettant la transmutation des métaux, principalement des métaux « vils », comme le plomb, en métaux nobles comme l'argent ou l'or. Et nous-mêmes, intérieurement, nous sommes invités à réaliser cela, à transformer notre plomb (ce qui nous plombe, nous limite, nous conditionne) en or, pour faire émerger cette materia magica, notre âme divine et créatrice.
Un autre objectif classique de l'alchimie est la recherche de la panacée (médecine universelle) et la prolongation de la vie via un élixir de longue vie. La pratique de l'alchimie et les théories de la matière sur lesquelles elle se fonde, sont parfois accompagnées, notamment à partir de la Renaissance, de spéculations philosophiques, mystiques ou spirituelles. Des pensées et des pratiques de type alchimique ont existé en Chine dès le IVe siècle av. J.-C. et en Inde dès le VIè siècle. L'alchimie occidentale, quant à elle, commence dans l'Égypte Gréco-romaine au début de notre ère, puis dans le monde Arabo-musulman, d'où elle se transmet au Moyen Âge à l'Occident latin, où elle se développe à la Renaissance et jusqu'au début de l'époque moderne. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle les mots alchimie et chimie sont synonymes et utilisés indifféremment. Ce n'est qu'au cours du XVIIIIe siècle qu'ils se distinguent et que l'alchimie connaît une phase de déclin, sans toutefois disparaître totalement, alors que la chimie moderne s'impose avec les travaux d'Antoine Lavoisier.
Jean Perrin, homme de sciences, n'a pas hésité à qualifier les alchimistes anciens comme étant "des précurseurs géniaux des magiciens modernes de l'atome".
Le mot "alchimie" est composé de "al" , Dieu, et de "chimie" , "la chimie de Dieu"....
Hermès Trismégiste, le trois fois grand, est le fondateur légendaire de cette discipline. L'astrologie et l'alchimie étant les deux piliers essentiels dans l'édifice des connaissances secrètes placés sous sa coupe prestigieuse.
En guématrie (sciences des nombres et des mots), on remarquera une certaine proximité entre "grand oeuvre" (1012) et Hermès Trismégiste (1013), un petit 1 les réunit, comme une impulsion, comme un feu créateur, un élan, un Aleph .... pas anodin !
En réduisant chaque nombre, d'abord 1012 on obtient 4, la matière, Daleth, la porte ... et avec 1013 on obtient 5, le changement, l'homme, le Hé, le souffle créateur qui permet d'ouvrir, de découvrir.
L'Être Hermès Trismégiste (1313) a-t-il été l'instigateur du changement (5) de la matière (4) par le processus alchimique (1313), afin d'apporter un nouveau regard(1313) sur les choses ?
L'alchimie fait donc référence au grand oeuvre, composé de trois phases majeures:
- l'oeuvre au noir qui invite à réaliser son oeuvre en séparant le subtil de l'épais,
- l'oeuvre au blanc pour aller vers plus de clarté .
- l'oeuvre au rouge, ultime étape d'harmonisation qui permet de mettre au monde le couronné.
La recherche de la pierre philosophale est aussi la grande quête des alchimistes...
A Paris, comme dans de nombreux autres endroits, nous trouvons bon nombre de traces et de symboles de cette discipline.
Nous entamons donc une visite dans le monde des symboles. Et je tiens à rappeler qu'un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un son voire un être vivant, ou une marque particulière qui représente quelque chose d'autre par association, ressemblance ou convention.
Je vous propose de commencer avec Nicolas Flamel, écrivain et alchimiste bien connu du XIVe siècle ayant réussi sa quête et dont la
maison datant de 1407 est encore visible (c'est un restaurant aujourd'hui), au 51 rue de Montmorency (75004). Une belle façade ornée de symboles et d'une phrase en vieux français....
Ensuite, dirigeons nous vers la Fontaine de la place du Châtelet ornée de ses 4 sphinx et d'une majestueuse colonne au sommet de laquelle trône un bel ange qui tient dans chaque main une couronne signant l'accomplissement de l'oeuvre. C'est l'illustration du processus de l'éveil de l'âme, de l'âme divine en connexion avec les forces du grand Esprit. Au centre de l'édifice on y voit un phénix qui symbolise l'acte de renaissance demandant au préalable de quitter ses souffrances, ses croyances afin de se déconditionner pour renaître de ses cendres.
Juste à côté vous pouvez aller admirer la belle Tour St Jacques, haut lieu des pèlerins de Compostelle, pour vous arrêter faire une pause dans son square et ainsi admirer les sculptures qui l'ornent pour ensuite y monter et voir les 4 animaux mythiques au sommet ...
Puis direction l'Hôtel de Ville de Paris qui est le siège du pouvoir. Paris, c'est "Par Isis", un élément central, car sur l'île de la Cité où habitaient les premiers habitants, les nautoniers, on a retrouvé des statuettes de la déesse signifiant qu'ils cultivaient le culte à cette déesse.
Le blason de la ville de Paris est composé d'un bateau avec à sa proue une statuette d'Isis au dessus de laquelle on voit une magnifique étoile à 5 branches. Le bateau peut dès lors représenter la matière dense et sombre, Isis l'âme qui s'éveille avec l'étoile et les abeilles la phase ultime de l'oeuvre, la trinité. le devenir. C'est grâce au réveil de l'âme divine endormie au coeur de notre être, que le corps peut se "recomposer".
La devise est "il est battu par les flots mais jamais ne sombre". Si vous jetez un oeil avisé sur le sol du parvis de l'Hôtel de Ville, vous pourrez découvrir que le bateau est représenté au sol et qu'en passant de l'autre côté se dessine sous vos yeux un candélabre, un chandelier à 7 branches nous renvoyant à la symbolique du 7 ...et donc à la lente remontée vers la lumière.
Si nous passons derrière l'Hôtel de Ville, on se dirige alors vers une bien jolie église de style gothique, peu connue du grand public et qui pourtant fait partie des plus beaux édifices de Paris !!! Il s'agit de l'Eglise St Gervais, qui abrite de magnifiques vitraux datant de la Renaissance et notamment le vitrail nommé "la Sagesse de Salomon" .
Bâtie sur les fondations du premier bâtiment connu rive droite à Paris, à savoir une basilique dont on trouve l'existence dès la fin du IVe siècle, elle constitue de ce fait la plus ancienne paroisse sur la rive droite de la Seine. La construction de l'église actuelle, commencée en 1494, s'est déroulée sur une période de 150 ans environ.
Au coeur de cette église magnifique, on trouve de nombreux symboles, représentations, vitraux et oeuvres d'art dignes des plus grands musées que je vous invite à aller admirer.
Finissons notre jolie balade par l'incontournable Cathédrale Notre Dame de Paris qui trône majestueusement au coeur de la capitale. Faire la queue pour y entrer est une obligation, mais là je vous propose de rester à l'extérieur pour prendre le temps d'admirer sa façade, ses trois portails et tous les détails qui les ornent.
En restant sur le parvis, vous pouvez vous mettre au point 0, qui est le point de départ des quatorze routes nationales rayonnant depuis Paris, nous sommes vraiment au coeur de Paris, devant Notre Dame ... Belle symbolique.
Cette magnifique cathédrale, cet autel de 96 mètres de haut, au sommet des flèches, a été pendant longtemps le plus haut édifice de Paris.
Les bâtisseurs ont-il voulu que cette grande dame soit construite pour en faire une Isis consacrée ?
Sur la façade nous pouvons admirer 3 portails, l'un à droite avec ses 7 rois, un à gauche avec 8 rois et celui du centre avec 9 rois et le Christ en gloire.
Le portail de droite, est le portail St Martial ou Ste Anne, avec ses 7 rois et la statue de St Marcel, 1er Evêque de Paris, juché sur un dragon au pied duquel on voit un enfant endormi... Ce portail nous invite à entrer dans l'oeuvre au noir, la purification de notre corps astral afin de réveiller l'âme endormie en nous, le féminin. Il s'agit d'accepter d'aller à la rencontre de notre ombre pour aller au coeur de notre être où se trouve notre âme divine, une rose, qui ne demande qu'à s'éveiller. C'est bien ce que nous propose le fameux adage "V.I.T.R.I.O.L" , une reconquête, car en visitant l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée... C'est une étape essentielle qui nécessite de persévérer, c'est à dire de passer à travers pour "aller" ensuite vers le portail de la Vierge et ses 8 rois.
On voit sur ce portail une magnifique statue de la Vierge avec l'enfant qui tient une croix ornée de 4 roses, nous indiquant que le processus amène à devenir entier. C'est le processus de l'oeuvre au blanc qui permet d'éveiller son "Jésus", c'est à dire de réparer une fracture intérieure, de renouer le lien avec cet "enfant endormi".
Alors, on peut se diriger vers le portail central qui symbolise la glorification, l'harmonisation totale, l'union. C'est l'homme nouveau qui incarne pleinement le nom explicite clarifié, l'"homme vert" qui a réalisé ce passage intérieur. On y voit "Jésus-Christ" en gloire. L'enfant Jésus a fait sa conversion et est devenu Jésus-Christ, celui qui a fait le lien avec l'esprit divin.
L'enseignement principal, le questionnement essentiel ici et dans l'alchimie, c'est de se demander comment incarner les valeurs de l'Esprit dans ce monde, de manière juste et la plus lumineuse qui soit.
Avant l'oeuvre au noir, on est dans la plus grande confusion, dans le chaos du monde, or il s'agit de procéder à une révolution intérieure, comme l'illustre bien le premier livre de Job, et devenir un pèlerin qui entame une nouvelle aventure, en route vers l'arbre de vie, vers une remise à neuf.
Il nous faut toujours percevoir (percer et voir) ce qu'il y a derrière chaque événement pour avancer dans la voie qui est la notre, la vraie, l'unique, celle qui nous correspond. Ainsi, nous mettons en place un nouveau mode de penser qui part du coeur de soi, et on entre alors, de pleins pieds, dans le processus alchimique. On se confronte à son ombre, on trouve notre espace intérieur, on dépasse notre ombre sans jugements mais lucidement, on dissout l'ego, l'âme naturelle, on se redresse et on laisse place à autre chose, notre âme divine, la lumière de l'Esprit, notre sixième sens.
Alors, le chevalier que nous sommes devenu est celui qui est là pour transmettre les forces de l'Esprit au monde d'en bas, les "ténèbres", afin de le redresser et le rendre plus lumineux pour le plus grand bien de l'humanité.
Belle visite ...
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